Les paysages sont dans la boite, article de Vincent Debes (Courrier Picard)

Armé de son reflex numérique, Pascal Lando, 25 ans, « shoote » les paysages de la Somme. Il expose à l'Escalier du Rire et prépare un album de photos dont la sortie est prévue début 2007.

Ici, un petit bateau de pêche qui semble échoué sur le sable de la baie de Sonme. Là, une vision brumeuse du parc Saint-Pierre d'Amiens. Plus loin. un champ de colza s'étendant à perte de vue sous un ciel menaçant. Le cliché s'intitule justement « Soir d'orage ». Pascal Lando, son auteur, le commente : « Ce qui me plait, ce sont les contrastes de couleurs, entre ces champs de blé et de colza bien jaunes et le ciel sombre. On retrouve parfois ce genre de couleurs en Normandie. ». Le jeune homme âgé de 25 ans expose en ce moment une dizaine de photos à l'Escalier du Rire. À l'exception d'une de la cathédrale d'Amiens, toutes représentent des paysages naturels de la Somme : mer, plaines. étangs. vastes étendues cultivées « Il ne manque que la montagne », plaisante Pascal, qui n'aime rien tant que communiquer seul avec la nature, dans les alentours de Bray par exemple, dont il est originaire. « Grâce à Pascal on redécouvre la beauté de certains coins que l'on connaît déjà », s'enthousiasme son ami Ghislain Saint, coordinateur culturel à l'Escalier.

Un éditeur parisien lui a passé commande

Les photos sont accompagnées de petits textes qui dénotent une sensibilité littéraire certaine : « Au printemps, orages et blés en croissance s'enflamment en formant des vagues sous l'effet du vent, alors que les tracteurs apportent leur touche artistique », peut-on lire par exemple en dessous de « Graphisme agricole », vision artistique d'une moisson. Pascal utilise un reflex numérique, appareil haut de gamme qui soutient sans problème la comparaison avec les meilleurs argentiques. « Photographier un paysage demande de la patience, il faut effectuer en amont un travail de repérage et de réglage. Ensuite, sur mon ordinateur, je retouche les clichés en jouant sur les contrastes et le cadrage. Mais par contre je ne retire pas le poteau électrique ou la voiture qui seraient dessus »

À l'exception de quelques expositions au festival du film animalier d'Albert ou au musée du petit train à Froissy, l'oeuvre de Pascal demeure méconnue, hormis pour ceux qui connaissent l'adresse de son site Internet. Mais les choses pourraient bientôt changer. Il collabore en effet avec Déclics, un éditeur parisien, qui lui a confié le soin de réaliser les photographies d'un ouvrage sur Amiens et la Somme. Une journaliste s'occupe de la partie texte. L'ouvrage d'une centaine de pages, au format rectangulaire, relié et cartonné, devrait sortir en début d'année prochaine. « Il est déjà bien avancé », se félicite Pascal, qui a emmagasiné plus de cent clichés. « Il s'agira d'une balade à travers le département, de la baie de Somme à la Haute Picardie, en passant par Amiens ». Le livre permettra peut-être à notre photographe de se faire un nom, encore qu'il ne court pas après la reconnaissance : « C'est plus une passion qu'autre chose. »

Vincent Debes